La Bibliothèque actuelle comprend :
• un fonds ancien, soit 2420 livres antérieurs à la Révolution de 1789.
• un fonds moderne, qui comprend environ 10 000 ouvrages des XIXe et XXe siècles.
• une pièce qui est consacrée aux revues de référence comme Études, Christus, La Maison-Dieu, la Revue de Droit canonique, la Documentation catholique, la Revue de l’Histoire de l’Église de France. Certaines séries sont presque complètes à l’exception des années de la Seconde Guerre mondiale.
Les différentes salles par thèmes
Les revues
1 – La salle Jean PARISOT de LA VALETTE (1494-1568), porte le nom du 49e Grand-maître de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont la famille est originaire du Quercy.
La salle Jean PARISOT de LA VALETTE, d’une surface de 97 m² et 150 m linéaires d’étagères, est la salle des revues et des périodiques conservés, comme Études dont le 1er numéro est sorti en 1856, Christus, la Maison-Dieu, la Revue de Droit canonique, la Documentation catholique, la Revue de l’Histoire de l’Église de France. Certaines collections sont presque complètes à l’exception des années de la Deuxième Guerre mondiale.
Le fonds ancien : XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
2 – Le couloir qui relie la salle Jean PARISOT de LA VALETTE et le palier de l’escalier en béton a été baptisé CELSUS, du nom de la prestigieuse bibliothèque de la ville antique d’Éphèse.
Il accueille une partie de la théologie, des ouvrages de méditation, de philosophie, lesquels n’avaient pas trouvé de place dans la salle Saint THÉODARD mais font partie du fonds ancien.
3 – La salle Saint THÉODARD, nommée ainsi en l’honneur du saint patron de l’évêché de Montauban.
Le fonds ancien est constitué de 2420 livres antérieurs à la Révolution de 1789 dont la liste en version numérique (titres, auteurs, langues utilisées, éditeurs et date d’édition) est disponible à la consultation.
– Il n’y a pas d’incunable à la bibliothèque de Montauban, l’ouvrage le plus ancien est celui de Bartholomeus Platina sur la vie des papes qui avaient vécu jusqu’alors (De vitis pontificum) de 1520, exposé dans la vitrine de la salle Jean PARISOT de LA VALETTE.
– Certains livres datent de 1515, 1530, tels une dizaine d’ouvrages de saint Jérôme. Trois d’entre eux ont été édités par le prestigieux imprimeur suisse : Johann Froben qui a fait de Bâle le centre principal de l’édition d’ouvrages en allemand au XVIe siècle. Six autres ouvrages de saint Jérôme, dont le Commentarios in Psalterium en trois langues (hébreu, grec et latin), ont été imprimés par Sebastianus Gryphius (Sébastien Gryphe en français). Établi à Lyon vers 1523, il est considéré comme un des grands éditeurs de la Renaissance.
– La Bible de Robertus Stéphanus (Robert Estienne), un des plus célèbres imprimeurs-libraires français de la Renaissance, éditée en 1539, compte parmi les livres anciens précieux.
– Bibliotheca a aussi la 2de édition, celle de 1617, de la Biblia Sacra cum glossaordinaria et postilla Nicolai Lyrani.Nicolas de Lyre (1270-1349) est un frère franciscain, grand théologien et savant exégète. Son œuvre la plus connue Postilla litteralis super totam Bibliam (Annotations littérales sur toute la Bible), écrite entre 1322 et 1331, est une vaste compilation de remarques et de commentaires. Les postilles de Nicolas de Lyre ont servi à tous les travaux sur la Bible durant le XIVe siècle et surtout à partir du XVe siècle. Martin Luther s’est souvent appuyé sur l’exégèse de Nicolas, d’où l’épigramme : Si Lyra non lyrasset, Lutherus non saltasset (Si Lyre n’avait pas joué de la lyre, Luther n’aurait pas dansé).
– Presque toutes les collections d’ouvrages des XVIe et XVIIe siècles ne sont malheureusement pas complètes et bien souvent il manque un seul tome ! Certains bibliothécaires, au moment de la Révolution, ont voulu protéger leurs livres et, s’il manquait un volume, les commissaires habilités à réquisitionner les bibliothèques des séminaires ou des monastères, laissaient sur place leur butin.
4 – Le bureau-atelier contient sur environ 20 m de rayonnages les livres non encore saisis dans la nomenclature du fonds ancien et des ouvrages d’histoire ainsi que des dictionnaires.
– Parmi ceux-ci, Bibliotheca possède deux exemplaires de l’œuvre d’Ambrogio Capelino, le Dictionarium latinum en quatre langues, publié en 1509, puis réédité de nombreuses fois avec l’ajout de langues supplémentaires. Ces deux dictionnaires sont la réédition de 1565 (préface d’Andréas Morgaesi, Lyon, 1565) – ouvrage restauré par l’atelier des bénédictines de l’abbaye Sainte-Marie de Maumont – et la réédition 1586 : dix langues dont polonais et hongrois.
– Un autre dictionnaire très célèbre, mais en très mauvais état, mériterait une restauration. Il s’agit du Lexicon graecolatinum d’Henrico Stephano, texte bilingue grec/latin (édition de 1598 par Guillelmum Laemarium), fils de Robertus Stephanus (Robert Estienne).
Le fonds moderne
5 – La salle Saint Gabriel PERBOYRE porte le nom d’un frère lazariste originaire des environs de Montauban crucifié en Chine au XIXe siècle.
– Les 3 000 ouvrages sur 160 m linéaires concernent le fonds moderne de théologie – en latin et en français –, le droit canonique, la philosophie et l’apologétique, la littérature.
– Les portées le long des murs reçoivent les livres sur le sacerdoce et tous les ouvrages relatifs aux arts, aux missions, à la mariologie et aux apparitions de la Vierge Marie, au sacrement de l’Ordre, au mysticisme, – de tous les temps – et aux hommes et femmes, religieux ou laïcs, témoins des problèmes de société.
– Une grande bibliothèque ancienne propose aussi des ouvrages gréco-latins.
– Depuis 2023, cette salle accueille la plus grande partie du Fonds Marie-Odile Munier.
6 – La salle Saint Vincent de PAUL, nommée ainsi en l’honneur de la grande figure du renouveau spirituel et apostolique du catholicisme français du XVIIe siècle qui a signé le 16 septembre 1660, tout proche de sa mort – le 27 – le dernier texte authentifiant sa décision de créer le séminaire de Montauban.
Cette pièce compte près de 500 m linéaires et recueille environ 7 000 ouvrages. Les thèmes se partagent ainsi : Écriture Sainte – patristique – histoire et histoire de l’Église – liturgie et dogmatique sacramentaire, spiritualité et hagiographie depuis le XIVe siècle, vie des saints et des fondateurs de tous les temps, naissance de l’Église, persécutions, homilétique, sacrements, œcuménisme, les collections Lex Orandi, Lectio divina, Cogitatio fidei, Unam sanctam, les instruments de recherche (dictionnaires et autres…).
Histoire de la constitution la bibliothèque diocésaine (2005 – 2015)
Le projet de créer une bibliothèque diocésaine remonte à 2005. Mgr Housset fit appel à Sœur Marie-Odile Munier, archiviste et bibliothécaire de l’Abbaye-école de Sorèze qu’elle avait contribué à sauver et à mettre en valeur, pour un audit sur le patrimoine livresque de l’évêché. Après le départ de Mgr Housset comme évêque de La Rochelle, Mgr Ginoux lui succéda et souhaita poursuivre l’œuvre commencée.
En parallèle à son travail d’archiviste-conservateur de l’Abbaye-École de Sorèze, Marie-Odile Munier est venue bénévolement de 2006 à 2015 travailler à Bibliotheca comme nous appelions alors la future bibliothèque diocésaine. Bibliotheca est aussi le nom de l’association fondée en 2006, qui gère la bibliothèque du diocèse de Montauban. Par son étymologie, ce choix manifeste l’amour que Sœur Marie-Odile portait à la Grèce.
Presque dix années de travail ont été nécessaires pour finaliser la Bibliothèque diocésaine, car il a fallu résoudre plusieurs problèmes : rassembler les fonds dispersés sur trois sites, les trier, remettre les ouvrages en état, trouver un espace consacré à la future bibliothèque.
31 août 2015 : temps d’arrêt pour Bibliotheca…
Le 31 août 2015, une tornade s’abat sur Montauban. Une partie de la bibliothèque, dont la salle Saint Vincent de PAUL, est durement touchée. Certaines collections sont anéanties. Plus de 300 ouvrages vont être jetés et le travail de nettoyage sera très long.
L’activité à Bibliotheca a été très réduite pendant presque 3 ans car il fallait attendre les appréciations des assurances et l’acceptation des devis pour chacune des réparations. Les différents travaux sont terminés fin 2017 et le réaménagement des salles sinistrées en 2018.
20 novembre 2018 : Inauguration
Mgr Ginoux peut enfin procéder à l’inauguration de la Bibliothèque diocésaine, qu’il a souhaité nommer : Bibliothèque Marie-Odile MUNIER, afin d’honorer et de remercier Sœur Marie-Odile qui a été pendant près de 15 ans la cheville ouvrière de cette création.
2023 : L’apport du Fonds Marie-Odile Munier
Sœur Marie-Odile Munier a rejoint le Père le 30 décembre 2019. Sa très riche bibliothèque personnelle nous a été transmise avec grande générosité par les Frères de l’Abbaye Saint-Benoît d’En-Calcat. Ce fonds volumineux a pu être accueilli dans la bibliothèque diocésaine en le divisant en plusieurs lots répartis dans trois salles selon leurs thèmes.
La conservation des livres et le catalogage des fonds ancien, moderne et contemporain se poursuivent, et, Mgr Alain Guellec a procédé à la bénédiction de la bibliothèque diocésaine le 17 juin 2023.