Dans la liturgie nous sommes parvenus à la fête de l’Ascension de Notre-Seigneur. Cette fête nous dit ce que la foi chrétienne affirme à la suite des Apôtres qui en ont été les témoins directs : « Jésus ressuscité est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu, il reviendra dans sa gloire » Commentant cet évènement le pape Benoît XVI pouvait écrire « Dans le fait de s’en aller il vient pour nous élever au-dessus de nous-mêmes et ouvrir le monde à Dieu. Dans la foi nous savons que Jésus, en bénissant, tient ses mains étendues sur nous. Voilà la raison permanente de la joie chrétienne. » Quelle est la joie que procure l’Ascension de Jésus ? Il est, en effet, paradoxal de parler de joie quand quelqu’un nous quitte. Et, pourtant tous les amis du Ressuscité, après la Pentecôte, vont manifester cette joie. Nous en avons une première explication chez saint Paul : il parle des « dons que le Christ a faits ». Quels sont ces dons ? Ce sont tous ceux (Apôtres, prophètes, évangélisateurs,) par lesquels nous grandissons dans la foi et grâce auxquels nous formons le Corps du Christ. En regagnant le Ciel l’homme Jésus ressuscité est glorifié, c’est-à-dire, que son humanité est divinisée, qu’il est pour toujours dans la Vie de Dieu. Mais, par son Ascension, le Christ ouvre le Ciel à tous les hommes. Jésus est toujours homme, il demeure notre frère mais cet homme reçoit la majesté divine et il est le Seigneur Notre Dieu devant lequel les apôtres se prosternent. Nous sommes aussi les adorateurs du Christ ressuscité du Père « devant qui tout genou fléchit » (St Paul aux Ephésiens) La joie vient ensuite parce que Jésus a accompli sa mission sur la terre : Jésus de Nazareth – cet homme qui a partagé la vie des Apôtres -n’a pas été abandonné à la puissance de la mort, il est vivant pour l’éternité, il est avec le Père dans la gloire divine. Et il a donné à ceux qui croient en lui ses propres dons. Cette joie vient aussi de la conséquence de cette entrée de Jésus au Ciel : il nous entraine avec lui, il nous porte avec lui, il a ouvert le Ciel, nous connaissons le but de notre vie, nous sommes des pèlerins en marche vers le Ciel. Notre vie est un pèlerinage au terme duquel Jésus nous attend les bras ouverts pour nous faire vivre de la vie du Ciel, dans la Maison du Père. Mais, ce parcours a déjà commencé sur la terre. Nous avons, en effet, reçu l’Esprit-Saint, la force de Dieu donnée par le Christ ressuscité, celle qu’il promet aux Apôtres : « vous allez recevoir une force, quand le Saint-Esprit viendra sur vous ». Nous fêterons à la Pentecôte cet évènement qui est le couronnement du temps pascal. Cette force est celle qui a ressuscité le Christ : « C’est la force même, le pouvoir, la vigueur que Dieu le Père a mis en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts ». Comprenons que la même force vient en nous, nous sommes habités par l’EspritSaint, nous sommes identifiés au Christ, rendus semblables à Lui » Remplis de la force de Dieu, nous devenons « témoins » de sa présence, nous sommes porteurs d’un message pour les autres, le message du bonheur, le bonheur que nous avons d’être aimés et habités par Dieu. Jésus ressuscité envoie chacun de nous dans le monde pour témoigner de sa présence, pour l’annoncer. Pour quoi ? Pour rendre les autres heureux de connaître l’Amour de Dieu et d’en vivre. La fête de l’Ascension s’inscrit dans l’espérance chrétienne. – Si Jésus ressuscité quitte la terre c’est pour que l’Esprit-Saint vienne sur l’Eglise et chacun de ses membres – Précisément c’est ce qui se réalise pour nous quand nous faisons fructifier les dons de l’Esprit reçus au baptême et à la confirmation. Nous sommes alors capables de dépasser nos difficultés pour avancer avec le Christ et témoigner de sa présence. Nous pouvons aller sans crainte vers le monde sûrs de la promesse de Jésus puisqu’il est avec nous jusqu’à la fin des temps. La Vierge Marie, mère de l’Eglise, montée au Ciel dans son Assomption, participe à la gloire du Christ et vient soutenir ceux de ses enfants qui sont sur la terre. Marie est au centre de l’Eglise en marche, au cœur de son pèlerinage dans la foi, elle est le modèle de son amour pour les hommes, le rappel de son accomplissement à venir. Que Marie nous aide à désirer le Ciel, tout en vivant au milieu des hommes la présence du ressuscité. Monseigneur Bernard GINOUX