L’année 1942 est une période charnière au cours de laquellel’antisémitisme du gouvernement de Vichy, complice zélé de l’occupant nazi, bascule vers l’horreur. De la privation de certaines libertés, de la spoliation, du recensement, on passe à l’internement en camp sous administration française, véritables antichambres d’Auschwitz et autres lieux de mort.
A la mi-juillet, 13.000 Juifs étrangers sont raflés à Paris, concentrés au Vélodrome d’Hiver, puis internés au camp de Drancy, pour les hommes, et dans les camps du Loiret, pour les femmes et les enfants. En zone non occupée, le 26 août, deux jours après le départ du premier convoi transportant 1.200 internés vers Drancy, 6.600 autres Juifs étrangers sont arrêtés à leurs domiciles et regroupés dans différents camps d’internement.
Ce jour-là, Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban, n’hésite pas à s’engager personnellement. Il s’élève fermement contre ces persécutions et rédige une protestation destinée à être lue le dimanche suivant dans toutes les paroisses de son diocèse. Il suit de peu Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, qui, dans une lettre pastorale datée du 23 août, avait réagi âprement aux événements parisiens.
Comme le relève Jean Estèbe, « Les protestations des évêques eurent un retentissement considérable sur l’opinion […] elles sont le facteur décisif d’un véritable virage […] des consciences assoupies se réveillent, des réactions courageuses se produisent même dans des cercles jusque là fidèles vis à vis du régime ».
La région connut alors, provenant d’horizons variés de nombreux actes de courage, destinés à sauver, cacher, héberger, préserver des Juifs, et plus particulièrement des enfants. Ces actes sont le plus souvent le fait de « gens ordinaires », qui ont fait « ce qu’ils estimaient avoir à faire ».
S’appuyant sur l’exemple de Mgr Théas, c’est cette « banalité du bien », que le colloque souhaite mettre en lumière.
10-11 octobre 2002 :
A l’occasion du soixantième anniversaire de la déclaration de l’ évêque de Montauban, l’association « Mgr Théas, les Juifs, les Justes » avec le soutien de la Ville a organisé à Montauban un colloque intitulé « Mgr Théas, les Juifs, les Justes »