(Cité du Vatican, 30 Juillet 2024) – L’intention de prière de François pour le mois d’août est consacrée aux dirigeants politiques. La Vidéo du Pape de ce mois-ci accompagne ainsi l’invitation de François afin que les femmes et les hommes politiques soient « au service de leur peuple ».
Un monde sans politique ?
« Aujourd’hui, la politique n’a pas une bonne réputation : corruption, scandales, éloignement de la vie quotidienne des gens ». Les premières paroles du Pape, dans le message introduisant son intention de prière pour le mois d’août, semblent dire ce que beaucoup d’entre nous pensent en silence, à savoir que la politique est une sale affaire aux mains de ceux qui n’ont comme seul objectif que le fait de s’enrichir ou d’acquérir le pouvoir. Aux yeux des gens ordinaires, ceux qui font de la politique, doivent être considérés avec méfiance : ils ont certainement des intérêts personnels à cacher.
Au fil des secondes, cependant, il devient clair que François affirme quelque chose de différent. Il nous rappelle, en effet, qu’un autre genre de politique est toujours possible : une « POLITIQUE avec des majuscules », comme il la définit, qui est au service des personnes et surtout des plus pauvres. Nous avons tous besoin d’une « bonne politique », souligne ainsi François, si nous voulons « progresser vers la fraternité universelle ». La tentation de s’en passer, souvent évoquée par les populismes de toutes sortes, est une grande tromperie.
Les images qui accompagnent ses paroles corroborent précisément cette affirmation, en alternant des situations de vie dans deux contextes différents : l’un où les personnes se débrouillent seules (une femme réfugiée, un homme au chômage, des enfants sans eau, un sans-abri dans la rue) et l’autre où, au contraire, elles ont trouvé une réponse, parfois urgente, parfois durable, à leurs problèmes. Il s’agit de deux mondes : celui qui vit sans une bonne politique et celui qui vit, au contraire, avec bonne politique.
Un service de charité pour le peuple
La politique peut être un défi à cause du caractère moral de ceux qui y participent. Mais elle peut aussi être une vocation digne de la sainteté et de la vertu. Dans cette optique, au début de la vidéo, le Pape reprend les paroles de Paul VI, qui définissait la politique comme « l’une des formes les plus élevées de la charité, parce qu’elle recherche le bien commun ».
C’est un sens social qui dépasse l’individualisme au profit d’un plus grand ensemble, à savoir le peuple. C’est pourquoi les chrétiens, et en particulier les laïcs, sont appelés à participer à la vie politique, afin de construire une société plus juste et plus solidaire. « Un individu peut aider une personne dans le besoin, mais lorsqu’il s’associe à d’autres pour créer des processus sociaux de fraternité et de justice pour tous, il entre dans le champ de la plus grande charité, la charité politique », explique François dans l’encyclique Fratelli Tutti (2020).
Au service des pauvres
Dans son message, François affirme qu’une bonne politique n’est pas « enfermée dans de grands bâtiments avec de longs couloirs », mais elle est « à l’écoute de la réalité, qui est au service des pauvres (…) et se préoccupe des chômeurs ».
Lorsqu’une femme ou un homme politique ne laisse pas de place au dialogue, à la coopération et à l’engagement en faveur de la dignité des personnes – qui sont des atouts fondamentaux que le Pape souligne dans Fratelli Tutti – le développement intégral de la société n’est pas atteint. Les problèmes tels que la faim et la pauvreté, les guerres ou les crises environnementales, pour n’en citer que quelques-uns, sont exacerbés par des dirigeants politiques égoïstes et avides de pouvoir.
Les défis de la politique
Le Père Frédéric Fornos S.J., directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, fait ainsi part de sa réflexion : « Prier pour les responsables politiques ? Les responsables politiques sont ce que nous en faisons. Plutôt que de nourrir souvent leur discrédit, par nos paroles et pensées, aidons-les à être les hommes et femmes que nous désirons. Prions pour eux comme nous y invite le pape François. Car quel courage il leur faut pour être là où ils sont et pour chercher à y vivre de manière intègre ! Ils s’engagent totalement : leur temps, leur vie familiale, leur capacités, leur force physique, leur réputation. Nous pensons si facilement : « c’est l’appât du gain, du pouvoir, l’argent, leur ego ». Et parfois c’est vrai. Mais ils sont aussi nombreux ceux qui sont vraiment au service du bien commun. Et nous ? Que faisons-nous ? Que ferions-nous à leur place ? Nous pour le moins prier pour eux ».