Dans la cité phocéenne, le Souverain pontife prendra la parole à quatre reprises. Marseille est la deuxième ville française à accueillir le Pape François, qui accomplit là son 44e voyage apostolique, du vendredi 22 au samedi 23 septembre. L’évêque de Rome vient clôturer les travaux des jeunes et des évêques pour les Rencontres méditerranéennes, suite des éditions précédentes à Bari et à Florence.
Delphine Allaire – Cité du Vatican
François sera le premier Pape de l’époque moderne à visiter Marseille, et Marseille la deuxième ville française à accueillir le Pape François pour un événement à résonnance internationale. Lors d’une conférence de presse au Vatican mardi, Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, rappelle ce premier voyage qui avait mené François dans la capitale alsacienne, le 26 novembre 2014, pour une visite au Parlement européen et au Conseil de l’Europe, basés à Strasbourg. Un voyage de quelques heures, juste avant de décoller quelques jours plus tard pour la Turquie.
L’identité et la vocation de Marseille, plus grand port français de la Méditerranée et cité fondée par les Grecs d’Asie mineure il y a 2 600 ans, ont fait d’elle un lieu naturel pour accueillir la suite des Rencontres méditerranéennes. «Méditerranée, mosaïque d’espérance» (MED23) prolonge l’événement «Méditerranée, frontière de paix» promu par l’épiscopat italien dans les Pouilles (février 2020) et en Toscane (février 2022). À l’été 2018, le Saint-Père réunissait déjà à Bari les chefs des Églises chrétiennes de tout le bassin méditerranéen pour une rencontre sur la paix en Orient.
La Méditerranée, vocation de Marseille
La capitale de la Provence, évangélisée par l’arrivée sur son rivage de Marthe, Marie et Lazare, a toujours eu un rôle pionnier en Méditerranée. Qu’il soit commercial, culturel ou migratoire. Point le plus haut de la ville, la basilique Notre-Dame de la Garde surplombant la mer, et d’où partaient les missionnaires du XVIIIe au XXe siècles, en est l’incarnation.
La dimension interreligieuse marseillaise fera écho à celle des cinq rives de la Mare Nostrum: nord-africaine, proche-orientale, balkanique, mer Noire, mer Égée et européenne latine. La présence de 70 jeunes à l’événement de Marseille est une nouveauté. Pour une conscience de la Méditerranée plus large, la ville des Bouches-du-Rhône accueille concomitamment aux Rencontres un grand festival, riche en manifestations, expositions et concerts.
À Marseille, une mosaïque de la Méditerranée pour tisser l’identité et l’altérité
Le thème des migrants marquera ce déplacement pontifical à Marseille, comme l’a souligné le Pape à l’angélus du 17 septembre. «La Méditerranée est le plus grand cimetière du monde», rappelle fréquemment François, qui quittera Marseille la veille de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, le 24 septembre.
“Baptême” à Notre-Dame de la Garde
À 16h15, vendredi 22 septembre, dès sa descente de l’avion à l’aéroport Marseille-Provence de Marignane, le Pape sera accueilli par la Première ministre française Elisabeth Borne. Quatre enfants en habit traditionnel offriront des fleurs au Saint-Père, qui recevra les honneurs militaires. La cheffe du gouvernement et le Pape se rencontreront brièvement dans le salon Hélène Boucher de l’aéroport.
Comme tout bon Marseillais, le Pape filera à la basilique Notre-Dame de la Garde dès 17h15 pour une prière mariale avec le clergé marseillais. «Il se fera baptisé Marseillais», sourit le cardinal Jean-Marc Aveline lors d’une conférence de presse le 17 septembre à Marseille.
Le Souverain pontife sera accueilli par l’archevêque-hôte et le recteur du sanctuaire Notre-Dame de la Garde, le père Olivier Spinosa. Le Pape priera en silence devant la Vierge et allumera une bougie, avant de prononcer une salutation après la prise de parole du cardinal Aveline.
À 18h45, à 200 mètres de là, le Pape se recueillera devant le mémorial pour les migrants et marins disparus en mer où il prendra la parole après un responsable de l’association interreligieuse Marseille-Espérance, de Stella Maris, et du Secours-catholique de Gap-Briançon.
Un jeune migrant lira un texte. Le Pape et deux migrants déposeront une couronne devant la stèle. Le Saint-Père rejoindra ensuite l’archevêché de Marseille, où il réside durant ce séjour.
La journée du 23 septembre débutera par une rencontre du Pape François avec des personnes en situation de précarité économique chez les sœurs de sainte Mère Teresa dans le quartier populaire et multiculturel de Saint-Mauront près du nouveau port de Marseille.
Quatrième rencontre du Pape avec Emmanuel Macron
Le Pape rejoindra ensuite l’amphithéâtre du Palais du Pharo, promontoire du Vieux-Port où 900 personnes, dont les 70 évêques et les 70 jeunes de la Méditerranée, écouteront son discours-clé du voyage. Le président Macron, la Première dame Brigitte Macron, le maire de Marseille, Benoit Payan, et d’autres sommités civiles, ecclésiales et politiques seront dans l’assemblée.
François et Emmanuel Macron se rencontreront ensuite en privé dans le salon d’honneur du Pharo, pour la quatrième fois depuis 2017. Leur relation est décrite par le Saint-Siège comme «cordiale et familière». Après un déjeuner à l’archevêché, le Pape François rejoindra le stade Vélodrome pour la messe votive en l’honneur de la Vierge de la Garde. Il effectuera un tour de la grande avenue du Prado en papamobile découverte à partir de la statue du David marseillais, réplique du célèbre David de Michel-Ange en marbre de Carrare à Florence.
Messe pontificale en français, homélie en italien
À 16h15, début de la messe célébrée en français. L’homélie du Pape sera prononcée en italien, des sous-titres disponibles sur écrans géants. Le président de la République française, la Première dame, et le ministre français de l’Intérieur et des cultes assisteront à la messe pontificale. Le Saint-Père décollera de Marseille-Provence à 19h15 et atterrira à Rome à 20h50, donnant sa traditionnelle conférence de presse à bord de l’avion.
Les membres de la Curie romaine à Marseille
La délégation pontificale sera composée à Marseille du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, du Substitut de la secrétairerie d’État, Mgr Edgar Pena Parra, du cardinal français Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique; mais aussi des cardinaux Miguel Ayuso, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux, Michael Czerny, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, du cardinal-désigné Robert Prevost, préfet du dicastère pour les Évêques.
Le diplomate britannique Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, sera absent en raison d’un déplacement à la 78e Assemblée générale de l’ONU à New-York.
Source : Vatican News