Par l’Abbé Jean-Pierre Daynes, Doyen de Castelsarrasin
« J’étais malade, et vous m’avez visités » (Mt 25, 36) « J’étais seul et vous m’avez visités »
En écho à cette parole de Jésus dans l’Évangile selon saint Matthieu, le pape François disait, lors de l’audience de 11 septembre 2016, place Saint-Pierre à Rome :
« Celui qui est malade se sent souvent seul. Nous ne pouvons nier, en particulier de nos jours, que c’est dans la maladie que l’on expérimente la solitude la plus profonde, solitude qui caractérise une grande partie de notre vie. Rendre visite à une personne malade peut l’aider à se sentir moins seule, et lui offrir un peu de compagnie est pour elle un excellent remède ! Un sourire, une poignée de main sont des gestes simples, mais si importants pour celui qui se sent abandonné à lui-même. …/… C’est un geste bénévole qui n’a pas de prix. Quand il est fait au nom du Seigneur, il devient alors une expression parlante et efficace de la miséricorde. Ne laissons pas seules les personnes malades ! Ne les empêchons pas de trouver un réconfort, et ne nous privons pas de cette richesse que constitue la proximité avec une personne qui souffre. »
Cette expression parlante et efficace de la miséricorde devient alors un geste de partage.
Le carême n’est-il pas justement une invitation au partage ?
Durant ce temps, un accent a été mis sur la visite, à domicile ou dans les maisons d’accueils, des personnes malades, seules, isolées. Ces visites sont réalisées par de nombreux bénévoles mais aussi par le prêtre.
C’est bien peu de chose que de visiter une personne seule. Il suffit d’être présent, d’écouter, de faire preuve de délicatesse. Et pourtant, Jésus nous dit que c’est lui-même qui est présent en celui qui souffre, en celui qui est seul.
Comme visiteur, je suis là pour aimer, écouter. Je prie avec la personne visitée et si elle le souhaite, je peux lui donner le pardon de Dieu dans le sacrement de la réconciliation et l’Eucharistie dont elle est privée du fait de son isolement.
Visiter les personnes seules, isolées, malades me fait toucher ma propre pauvreté, car si le médecin guérit, ce n’est pas mon cas. Mystérieusement, ces visites suffisent et les personnes se sentent aidées pour porter le poids des angoisses liées à leurs états.