JO 2024 | Des jeux antiques aux “jeux saints”

ActualitésÉglise de France

Publié le 29 juillet 2024

Aussi loin que remontent les Jeux, l’Eglise s’est toujours penchée sur le phénomène sportif, sans doute nourrie par l’invitation de saint Paul : « Glorifiez Dieu par votre corps » (1 Co 6,20) !

L’ÉGLISE ET LE SPORT

A l’époque médiévale « le sport » était favorisé pour son divertissement et son expression la plus courante était celle de tournois et de fêtes. Mais c’est surtout au XIX ème siècle que l’Eglise a accompagné et soutenu le développement du sport en France à travers les patronages, ancêtres des clubs, dont certains sont devenus professionnels en football ou basket notamment (AJ Auxerre, stade brestois ou encore le Montpellier Hérault SC). Pas un village ou une paroisse sans son « patro » : l’occasion d’éduquer la jeunesse par le sport et d’insuffler les valeurs chrétiennes à travers l’escrime, la gymnastique, le football…

LES PAPES ET LE SPORT

Dès le début du XXème siècle les papes ont saisis l’enjeu pastoral puis missionnaire du monde du sport. Pie X avait organisé en 1905 au Vatican des épreuves sportives rassemblant des personnes handicapées, prémices des futurs jeux paralympiques.

Pie XI, l’alpiniste nous a laissé de nombreux écrits sur les bienfaits des sports de montagne,
puis Pie XII le passionné de cyclisme, se sont tour à tour interrogés sur le rôle social du sport allant jusqu’à lancer : « comment l’Eglise pourrait-elle se désintéresser du sport ? » (1945).

SAINT JEAN-PAUL II

Et c’est bien Jean-Paul II, baptisé « le sportif de Dieu » par le Cardinal Marty à son arrivée au parc des Princes à Paris en 1980, qui institua la création en 2004 d’une section « Eglise et sport » au Vatican, lui pour qui « le sport est un don Dieu » ou encore « la joie de la vie ». Pratiquant lui-même la natation, le ski, le canoë, St Jean-Paul II a laissé de nombreuses homélies à l’intention du monde du sport, car pour lui « le sport est un signe des temps ».

HOLY GAMES, POUR DES JEUX SAIN(T)S !

Dénoncés pour leur caractère « idolâtre » par Tertulien (204), les jeux antiques ont été rénovés à la fin du XIXème sous l’impulsion de deux chrétiens : Pierre de Coubertin et le Père Dominicain Henri Didon, supérieur d’un Collège et Arcueil et initiateur de la devise devenue olympique « plus vite, plus haut, plus fort »… vers le très haut !

A l’occasion des premiers jeux modernes, à AthènesPierre de Coubertin avait demandé une messe d’ouverture à son ami le Père Didon : c’est ensuite une habitude qui a perduré puisqu’en 1924 aux derniers jeux de Paris, une célébration eu lieu dans la cathédrale Notre Dame de Paris.

C’est dans cet élan que l’Eglise de France s’est lancée à travers HOLY GAMES, dans un programme d’accompagnement du monde du sport : des sportifs de canapé (nous étions 1.5 milliards devant la finale de la dernière coupe du monde de football), des sportifs amateurs (25% de licenciés sportifs en France dont de nombreux patronages) aux sportifs professionnels.

HOLY c’est la sainteté, GAMES c’est le jeu. Holy Games est un appel à la sainteté par le sport. C’est le rappel que le sport est un JEU au service de la personne, de sa dignité et du bien commun.

C’est donc l’espérance que l’Eglise porte de jeux saints, missionnaires et solidaires !

Source : HOLY GAMES

À VOIR | L’esprit de la longue distance

Qu’allons-nous chercher lorsque nous nous engageons, corps et âme, dans une pratique sportive ? C’est la question à laquelle tente de répondre ce documentaire en donnant la parole d’abord à des sportifs, certains de haut niveau comme l’apnéiste Eva André ou le Père Pascal Girard, plusieurs fois champion de France de développé couché, d’autres amateurs comme la triathlète Julie mais aussi le réalisateur, lui-même athlète.

La question du sport c’est aussi la question de la préparation physique, l’effort sur la durée. « C’est comme le calendrier liturgique » o,se le philosophe Jean-Luc Marion, ancien coureur de demi-fond. « On veut mettre de l’ordre dans le désordre », dit Julie. « Par le sport on donne une valeur à la souffrance », confie le cycliste et philosophe Guillaume Martin.

Rythmé par les entrainements physiques du narrateur qui se prépare au marathon, ce film tente, par petites touches, de saisir l’esprit qui anime le sportif, cet esprit de la longue distance. Peu à peu apparaît l’enjeu très spirituel de ces disciplines et l’aspiration de l’homme à se connaître et à atteindre plus grand que lui.

Une coproduction KTO/BAÏKAL PRODUCTION 2024 – Réalisée par Paul Bégin

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