Installées depuis un an et demi à Montauban, qui sont les Sœurs de la Famille Missionnaire de Notre-Dame ?
Rencontre avec Sœur Marie-Euphrasie.

Bonjour ma Sœur, cela fait maintenant un an et demi que vous êtes installée à Montauban. Vous avez la charge de la Chapelle de la Miséricorde, qui contient un nombre important de reliques. Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs quel était l’état des lieux à votre arrivée et nous raconter son évolution jusqu’à maintenant ?

Il y a plusieurs années, lorsque la Chapelle de l’Immaculée Conception a été consacrée à la Divine Miséricorde et transformée en sanctuaire, une tempête épouvantable a fragilisé la flèche, ce qui a nécessité des travaux, qui ont entrainé la fermeture de la Chapelle pendant deux ans. Il nous a été demandé d’animer le sanctuaire, justement au moment de sa réouverture, en septembre 2021. Les laïcs attachés à la dévotion à la Divine Miséricorde avaient continué de prier et d’adorer, d’abord à la cathédrale, puis à l’église Saint-Joseph. Nous avons pu faire connaissance avec la plupart d’entre eux et avons maintenu les horaires qui avaient été fixés plusieurs années auparavant : 15h : chapelet de la Miséricorde, puis adoration du Saint-Sacrement silencieuse jusqu’à 17h, et enfin, le chapelet et les vêpres à 17h. Et il est vrai que nous avons, en effet, la grâce de prier auprès des reliques de sainte Faustine et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Ces reliques sont vénérées avec beaucoup d’affection par les fidèles. Et les personnes qui entrent dans le sanctuaire sont touchées par la beauté du lieu et par la présence du Saint-Sacrement.

Mon bureau est à quelques pas de chez vous et souvent des personnes témoignent de la facilité avec laquelle il viennent vous rencontrer pour une chose ou une autre. Que pouvez-vous nous dire des attentes spirituelles des Montalbanais ?

Nous assurons les temps d’adoration tous les après-midis et nous constatons que la porte du sanctuaire s’ouvre très régulièrement. Parfois pour visiter et admirer le Chemin de Croix, d’autres fois pour allumer un cierge et assez souvent, pour prier et confier des intentions, parfois bien lourdes. Il y a une boîte au fond du sanctuaire, dans laquelle les personnes ,qui le désirent, peuvent déposer leurs intentions. Chaque mercredi, au moment de la messe, cette boîte est déposée sous l’autel et nous prions pour toutes les personnes qui sont passées.

Les Montalbanais tiennent à leur sanctuaire et aiment y venir prier. Nous constatons que les jeunes sont parfois démunis devant les évènements du monde, et ont le cœur débordant de questions. Certains viennent aussi se confier chez nous, et plusieurs ont manifesté le désir de recevoir le Baptême pour vivre une vie chrétienne authentique.

Vous proposez, je crois, beaucoup de temps de rencontres dédiés aux jeunes et aux mamans ? Pourquoi ce choix particulier ?

Nous sommes en contact avec des enfants par la catéchèse, l’aumônerie et nous avons reçu favorablement la demande de plusieurs mamans et dames désireuses d’approfondir leur foi et de trouver un cadre pour se ressourcer. Ainsi, une fois par mois, de 10h à 15h30, nous invitons celles qui le souhaitent à une journée de récollection, qui comprend un approfondissement de la foi, une vie de saint, un temps d’adoration, le chapelet, la messe et la possibilité de se confesser si nous trouvons un prêtre disponible. Nous assurons la garde des petits enfants, pour que ces mamans puissent bien vivre cette journée. Cette année, nous avons approfondi les Dix commandements, nous allons terminer l’année prochaine et proposer d’autres thèmes.

À l’heure où les vocations religieuses se font de plus en plus rares en France, pensez-vous que votre présence active dans le diocèse interroge la foi, notamment des jeunes filles ? Quelle perception pensez-vous qu’elles aient de vous, quand elles sont souvent happées par des modèles d’influenceuses, qui véhiculent ,sur Tiktok ou Instagram, toute la doxa de la société de consommation ?

Dieu est Dieu et la vie religieuse doit être un signe visible du Royaume ! Ainsi, il n’est pas étonnant que des jeunes soient interpellés. Tiktok et Instagram n’auront jamais la puissance de transformer les cœurs et le monde ! Nous avons eu la très grande grâce de recevoir comme postulante, cette année, une jeune fille de Montauban. Elle nous a rencontré plusieurs fois à la messe, et cela lui a rappelé un petit appel lancé par Jésus dans son cœur d’enfant, plusieurs années auparavant. Elle a eu la simplicité de venir nous expliquer tout cela, nous avons pu apprendre à nous connaître, et elle rentre au noviciat à la fin de l’été. Cela est très encourageant pour nous ; d’abord, parce que Dieu continue d’appeler, et sûrement plus qu’on ne le pense. Ensuite, parce que les jeunes ont encore la force et le courage de se démarquer de certains préjugés, ou de certaines influences, qui, comme vous le dîtes, les happent parfois vertigineusement… La grâce agit et nous en sommes témoins. Nous voulons aussi en être les petits signes, qui comme une étincelle, embrase les cœurs au feu de l’Amour de Dieu.