Théodard ou Audard naquit en 840 dans une famille chrétienne, de la région de Montauban qui avait fondé le monastère Saint-Martin à Montauriol. Il fut envoyé à Toulouse
pour ses études, où tout en ayant acquis une bonne connaissance en latin et dans toutes les sciences connues à son époque, il s’initia à la méditation de l’Évangile « la lexio divina » et à la pratique des vertus chrétiennes. L’archevêque de Toulouse le pris à son service comme secrétaire, or Sigebode archevêque de Narbonne de passage dans la ville le remarqua et lui demanda de le suivre pour devenir son archidiacre. En 878 il représente son maître à une réunion d’évêques à Nîmes et c’est au retour de cette mission qu’il est ordonné prêtre.
Il utilise ses biens pour secourir les pauvres et racheter les captifs
A la mort de Sigebode, Théodard fut élu archevêque de Narbonne et reçu la consécration épiscopale des mains de trois évêques de la Septimanie, le dimanche 15 août 885. Sa sainteté se manifesta dès lors, tant par le rayonnement de sa foi que par sa générosité envers les pauvres pour qui il en vint à vendre tous ses biens. En effet, avec les incursions répétées des Sarrasins Théodard dû réorganiser les paroisses de son diocèse, rebâtir des églises notamment sa cathédrale et racheter les captifs tout en prenant soin des veuves et des orphelins. Parvenu à la fin de sa vie, Théodard a dépensé toute sa fortune au service de l’Église de Narbonne. Il sent ses forces décliner et il désire venir vivre ses derniers jours dans le monastère Saint-Martin qu’avait fondé sa famille. Reçu avec beaucoup de joie par les moines, il meurt le 1er mai 893.
Il laisse un testament spirituel qu’il termine par une prière : « Père très bon, assiste ton serviteur, tout indigne qu’il est de ton amitié, car il ne doute pas, malgré tout, de ta miséricorde et de ton amour. Reçois mon âme dans la paix.
Et toi, qui est vraiment notre avocat, à la fois Dieu et homme, Seigneur Jésus Christ, je t’ai aimé de tout mon coeur, de tout mon esprit, de toutes mes forces, et je t’aime et t’aimerai toujours. Te chercher et t’aimer n’ont jamais cessé d’être toujours la première de mes préoccupations … Tu es allé avec empressement à la souffrance, à la mort, à l’ensevelissement et tu es ressuscité, afin de nous donner l’espérance de la résurrection de la mort, toi qui es l’auteur de la vie éternelle ; accueille-moi tandis qu’à la sortie de ce monde je me hâte vers celui dont je n’ai aucune expérience ; fais-moi entrer dans l’assemblée bienheureuse des évêques qui t’ont été fidèles. Et, quand tu viendras pour le jugement, rends–moi pleinement la vie, ressuscite-moi au milieu d’eux ; dans ton amour, fais-moi participer à la foule de ces pontifes ».
Enseveli à Montauban, il est rapidement honoré comme un saint
Il fut enseveli dans l’église abbatiale du monastère sous le maître autel. Très vite les chrétiens reconnurent recevoir des grâces par l’intercession de Théodard et au Xe siècle il est honoré comme un saint, le monastère de Montauriol prenant son nom. La première vie de saint Théodard est écrite à cette époque à partir des documents que les moines de Montauriol avaient conservés.
Plus tard l’évêque Jean d’Auriolle (1492-1519) fit la translation des reliques dans un magnifique reliquaire. Cinquante ans plus tard avec les guerres de religion le monastère et l’église sont pillés en 1561, les chanoines de la cathédrale sont obligés de fuir à Villemur-sur-Tarn. Ils emportent les reliques qu’ils déposent à Villebrumier. Plusieurs évêques de Montauban feront l’inventaire des reliques, la dernière datant de 1912.
Saint Théodard est fêté le 1er mai
Abbé Laurent Bonhomme