Nous retrouvons les ornements dans les livres de l’époque médiévale de nos musées ou dans la liturgie, sur le pavement des églises italiennes ou même, d’une certaine façon, dans la musique. Ils sont là sans que nous ne connaissions véritablement leur sens et pourtant, sans eux, tout nous semblerait différent.
L’émission Au Risque de l’Histoire de Christophe Dickès propose une plongée dans l’art de l’ornementation, de l’Antiquité à nos jours. Issu de la culture romaine, l’ornement s’est déployé dans le christianisme qui en a fait un des piliers de sa théologie. À la croisée de l’archéologie, de l’histoire de l’art et de la théologie, comment la liturgie et l’art ont-ils été pensés comme les deux vecteurs essentiels de la beauté de Dieu et de sa création ?
“Pour les théologiens de l’Antiquité et de l’époque médiévale, l’ornement n’a rien à voir avec ce que l’on entend aujourd’hui. À leurs yeux, l’ornementation, c’est ce qui permet d’incarner la beauté divine !“, explique Eric Palazzo, Professeur à l’Université de Potiers – CESCM.
“Effectivement, on est très loin de la compréhension moderne de l’ornementation qui y voit quelque chose de superflu, un embellissement accessoire. Au contraire, l’étude récente des concepts et de la terminologie médiévale nous permet de comprendre que l’ornementation, c’est ce qui va permettre d’exalter l’essence de la personne, de la chose ou de l’être qui est représenté. Sans ornements, impossible donc de représenter correctement le divin !“, avance Cécile Voyer, Professeure à l’Université de Poitiers – CESCM.