Ma Vocation

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Publié le 5 juillet 2023

Par Jean-Baptiste Baudel

Je suis le deuxième enfant de la famille, j’ai dix ans d’écart avec mon frère ainé. Il y a cinq petits anges qui nous séparent et qui nous accompagnent tous les deux du haut du Ciel. Je parle d’eux, parce qu’ils ont été un soutien pour moi et par la prière, dans ma vocation. Comme le dit Paul, nous sommes tous « rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints » (Col 1, 12). Héritage qui, pour moi, vient de ces petits saints du ciel.

Mon grand frère est militaire : infirmier sous-marinier. En découvrant son métier, en parlant avec lui, je me suis souvent dit que nous avions tous deux reçu un appel similaire. L’appel du grand large, des eaux profondes et de l’aventure. L’appel, la vocation exige une réponse claire, sans détour, déterminé ! C’est l’appel particulier de Jésus : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21, 15) auquel j’ai répondu et auquel je réponds tous les jours, encore et encore. Aimer le Seigneur tous les jours de ma vie. C’est à partir de cette parole que ma vocation a fait sens, que ma vie a fait sens. Savoir que c’est en devenant prêtre que je deviendrais saint.

Mais qu’est-ce que le prêtre ? Comme le dit le Curé d’Ars, le prêtre est celui qui montre le chemin du Ciel. Il attire les hommes vers la résurrection finale, il vit lui-même en ressuscité et montre le chemin pour y arriver. C’est pour cela qu’il est consacré à Dieu, mis à l’écart par le Seigneur, pour montrer aux hommes l’amour que Jésus à pour eux, notamment à l’Eucharistie qui est le sacrement de l’amour divin. « Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! s’il se comprenait, il mourrait… », disait le Curé d’Ars. Ainsi, ce n’est pas la personne du prêtre qui doit être admirée !  Le prêtre s’efface derrière le Christ qu’il essaye d’imiter. Pour le bien des gens que nous admirons, nous devons toujours attribuer le bien en eux, le bien qu’ils font au Christ. Pour paraphraser saint Paul, ce n’est pas lui, mais c’est le Christ qui vit en lui.

Si je parle du prêtre, c’est par ce que j’en ai rencontrés de saints, de bons, de généreux sur ma route. Des hommes authentiquement de foi, qui ont consacré leur vie dans l’humilité à la suite de Jésus. C’est à leur contact que ma vocation a mûri, qu’elle est ce qu’elle est aujourd’hui. Nous sommes tous façonnés par des figures qui nous marquent en profondeur. Notre maman, notre papa, parfois nos frères et sœurs ainés, nos grands-parents. Des proches, des inconnus. Des gens qui nous ont aidés, quand nous en avions besoin. Des personnalités, des “people” : chanteurs, acteurs, joueurs de rugby ou de foot. Pour ma génération : des influenceurs, des youtubers, des tiktokers.

Tous ne nous influencent pas de la même manière, mais ne nous laissons pas attirés par la médiocrité. Cherchons toujours des femmes et des hommes bons, admirables et saints ! Nous sommes faits pour ce qu’il y a de plus beau : Dieu, ne l’oublions pas !

Je mesure souvent la chance que j’ai eue de naître dans une famille aimante, unie et croyante. Avec une certaine simplicité de vie, de liberté aussi. Je pense que mes parents ont eu à la fois une éducation stricte, avec des règles, mais aussi une certaine souplesse qui n’étouffe pas la jeune pousse qui grandit. Mes grands-mères sont celles qui m’ont fait rencontrer Jésus. C’est sûrement parce qu’elles m’ont amené à la messe, qu’enfant de chœur à huit ans, j’ai eu le premier appel du Seigneur (je ne m’en suis pas rendu compte sur le moment). Le premier, mais pas le dernier, parce que le Seigneur est persévérant ! A chaque fois c’est par la médiation d’un séminariste, d’un prêtre, d’un religieux que l’appel s’est produit. Mais l’appel décisif du Seigneur, qui m’a fait me décider à rentrer au séminaire, a retenti vers la fin de mes études d’Histoire à l’Université. J’avais 22 ans. J’étais étudiant en licence d’Histoire pour devenir professeur. J’avais de très bons amis, une copine que j’aimais et avec laquelle je pensais m’engager, une foi et une pratique religieuse solides. Bref, il me semblait qu’il ne me manquait rien. C’est souvent lorsque que l’on est dans un équilibre qui semble parfait, que nous essayons d’équilibrer tous les éléments de notre vie afin d’en devenir le maitre, que le Seigneur vient convertir, purifier notre cœur. Comme nous le disait le Pape François lors d’un discours pour les séminaristes de Rome, la vocation, la vie en général n’est pas un équilibre, elle est à vivre dans un déséquilibre assumé, le « déséquilibre de l’amour ». Enfin, toujours est-il que la vocation presbytérale était loin derrière, à vrai dire, je l’avais même oubliée. Mais c’est à ce moment de ma vie que le Seigneur me l’a rappelée. Je sentais intérieurement que le Seigneur m’appelait à le suivre de plus près et que ce serais là où je serais heureux. Grâce à lui, c’est toujours le cas aujourd’hui.

C’est donc ce qui m’amène, le 2 juillet prochain, à recevoir le diaconat en vue du presbytérat. Afin de servir tous ceux qui en auront besoin. Car, dans son sens étymologique, le diacre est serviteur. Serviteur en tant que ministre de la sanctification de la communauté chrétienne à travers le ministère de la Parole et de certains sacrements (baptême et mariage). Il prête son aide en particulier au ministère de l’Evêque, comme le faisaient les diacres dans la Rome des premiers chrétiens. Son ministère est triple : la Parole, la Liturgie et la Charité. Trois offices concentriques que le diacre doit exercer au nom du Christ, dans une même implication. Comme le dit le document pontifical sur le diaconat du 19 février 2000, le ministère diaconal « doit se caractériser par un certain équilibre entre l’office de la Parole, l’office de la Liturgie et l’office de la Charité. »

Ainsi donc j’espère qu’avec l’aide de Dieu et vos prières je me montrerai digne de ce ministère.

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